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L’ARORY (Association pour la Recherche sur l’Occupation et la Résistance dans l’Yonne) est née en 1988 à l'initiative d’anciens résistants et déportés de l'Yonne.
Rapidement, une équipe d'enseignant chercheurs s'est constituée effectuant un travail de recherche sur la période de la Seconde Guerre mondiale.
De nombreuses publications ont ainsi été diffusées, livres, cédérom, panneaux d'exposition et le bulletin Yonne-Mémoire 1940-1944.
En complément de ses recherches historiques, l'ARORY intervient auprès des élèves pour préparer le concours national de la Résistance et de la Déportation.
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Les Mémoires de Robert Loffroy sont toujours en vente tout comme les Actes du colloque organisé fin 2014 en partenariat avec ADIAMOS. Nous contacter par courriel.
Le livre sur la rencontre Pétain-Goering en gare de Saint-Florentin-Vergigny le 1° décembre 1941, coédition SAHVCB et l'ARORY. Un évènement de la Collaboration méconnu pourtant important sur le plan national et qui s'est passé dans l'Yonne.
Pour tout savoir sur l'Yonne pendant la Seconde guerre mondiale, commandez le livre, Un département dans la guerre, une publication Tirésias.
Le cédérom, La Résistance dans l'Yonne, AERI-ARORY
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Didier Perrugot nous propose son article sur l’Occupation à Malay-le-Grand, paru dans le bulletin municipal de Malay de janvier 2025. Ce petit territoire offre un condensé saisissant des années noires.
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Le 15 septembre 1944, le réseau Jean-Marie Buckmaster rassemble sédentaires, maquisards et autres volontaires dans les casernes de Joigny, afin de constituer une unité militaire qui rejoindra la 1ère Armée française du général de Lattre. Ces hommes forment alors la 4ème demi-brigade de l’Yonne. A la fin du mois, ils signent un engagement volontaire « pour la durée de la guerre » dans la nouvelle unité qui vient de se former et qui prend le nom de 1er Régiment des Volontaires de l’Yonne.
Placée sous les ordres du commandant Jacques Adam, cette formation compte près de 2000 hommes répartis en trois bataillons : le premier est celui du commandant Charpy, ancien combattant de 1914-1918 et de 1939-1945, instituteur, il part avec plusieurs de ses anciens élèves; le second est celui du commandant Pailleret, et le troisième celui du commandant Perreault. Equipés et entraînés, prêts pour le départ, ils défilent le 16 octobre 1944 devant la population jovinienne et le colonel délégué par le général Chouteau pour les inspecter.
Le 7 novembre 1944, le 1er RVY quitte Joigny pour le camp de Valdahon où les hommes doivent parfaire leur entraînement. Le commandant Herbin, gravement malade ne peut partir. Les conditions de la guerre, la forte résistance de la Wehrmacht dans les Vosges, la nécessité de rapatrier des troupes africaines éprouvées par le froid, imposent une montée en ligne immédiate. Les 8 et 9 novembre, le régiment cantonné en Haute-Saône patauge dans la boue, perçoit casques et capotes puis se dirige sur Lure.
Des hommes du 1er régiment du Morvan en Allemagne, printemps 1945. |
Le 19 novembre 1944, les quatre bataillons du 1er régiment du Morvan sont rassemblés sous le commandement du colonel « Chevrier » dans le secteur de Ronchamp, Champagney et Fresse. Le régiment est mis à la disposition de la 3e division d’infanterie alpine du général Guillaume pour tenir un secteur exposé dans la région du ballon de Servance et de la vallée de la Moselle. C’est une région montagneuse particulièrement difficile, où un mouvement offensif paraît voué à l'échec. Dans les jours qui suivent, incorporé au groupe tactique du général Agostini, commandant le 3e régiment de tirailleurs algériens (RTA), le 1er régiment du Morvan reçoit l’ordre de passer à l’attaque, en liaison avec le bataillon Rocquigny, du 3e RTA. Les conditions sont difficiles : les Allemands sont retranchés dans les cimes boisées, les hommes pataugent dans la boue et sautent sur les mines.
Le 3e bataillon attaque vers le nord, contourne le ballon d’Alsace par l’ouest, remonte la vallée de la Moselle et se bat sur les pentes du col de Bussang avant de déboucher dans la vallée de la Thur. Si le 2e et le 4e bataillon parviennent à s’infiltrer dans les lignes allemandes, le 1er bataillon par contre se heurte à une résistance farouche de l’ennemi, les 23 et 24 novembre, et subit des pertes sensibles : le père Klein (l’aumônier du régiment) et le lieutenant de la Bruchollerie sont tués sur la route du fort de Servance, à la ferme du Hardelet. Le 1er régiment du Morvan atteint la vallée de la Thur et arrive en Alsace dans la nuit du 1er au 2 décembre. Les hommes sont accueillis en libérateurs, ils occupent les villes de la vallée sous une neige qui tombe à gros flocons : Ranspach, Saint-Amarin (libéré le 10 décembre), Moosch, Husseren, Mitzach. Les combats ont été durs, les pertes sont sévères et les troupes épuisées par la fatigue et les privations.
Les mois de décembre et de janvier sont difficiles, l’hiver très rigoureux, la guerre de position éprouvante. La Wehrmacht résiste solidement dans la poche de Colmar. Le 12 décembre, une attaque du 4e bataillon visant à s’emparer d'une usine dans les environs d’Anspach échoue. Le 24 décembre, le même 4e bataillon est fortement attaqué à Moosch, qu’il a organisé en point d’appui. Le 25 décembre, de retour de la messe de minuit qui avait été donnée pour le régiment, le colonel « Chevrier » est blessé, puis évacué. Il est remplacé quelque temps plus tard à la tête du 1er régiment du Morvan par le lieutenant-colonel Dinfreville du 2e RTA, puis par le commandant Girard de la 4e division marocaine de montagne, enfin par le commandant Montjaud, des Tabors marocains.
Le 15 janvier 1945, la réorganisation du régiment est décidée. Les hommes n’ont pas eu un jour de repos et le régiment a perdu une grande partie de ses effectifs (morts, blessés, malades et évacués). Alors que les bataillons étaient forts de 500 hommes chacun au départ de l'Yonne, ils n’en comptent plus que 250 à 300 en février 1945. Le régiment se contracte en deux bataillons de marche. Le 1er bataillon de marche (ex 1er et 3e bataillons) est commandé par le capitaine Lintillac. Le 2e bataillon de marche (ex 2e et 4e bataillons) est commandé par Jean Chapelle (« Verneuil »).
Le régiment tient ses positions alsaciennes jusqu’au 4 février 1945, date à laquelle le front allemand est enfoncé entre Cernay et Thann, la poche de Colmar enfin réduite et la ville libérée. Les hommes du 1er régiment du Morvan atteignent la route des Crêtes ; le 5 février 1945, les hommes de « Verneuil » clouent dans la neige glacée qui recouvre le sommet du ballon de Guebwiller le drapeau du régiment « Verneuil ». Les opérations pour la libération de l’Alsace sont terminées.
Une patrouille du 1er régiment du Morvan dans la vallée de la Thur. |
Le 1er régiment du Morvan continue à harceler les Allemands en retraite jusqu’à sa dissolution à Mulhouse, le 1er mars 1945. À cette date, dans le cadre de la réunification de toutes les forces venant des FFL et des maquis, les deux bataillons du 1er régiment du Morvan sont appelés, avec le 1er régiment de Franche-Comté lui-même dissous, le bataillon du Gard et des officiers des 1er et 6e régiments de tirailleurs marocains, à former le 27e régiment d'infanterie de la 4e division marocaine de montagne. Ce régiment est l’un des trois régiments FFI incorporés à la Ière Armée française.
La plupart des officiers du 1er régiment du Morvan sont alors incorporés au 27e RI. Si quelques-uns peuvent conserver leur grade (ainsi Guy de Kergommeaux, qui avait été élève officier de réserve en septembre 1939, demeure-t-il capitaine et sa 2e compagnie devient la 10e compagnie du 27e RI), beaucoup doivent effectuer un stage à l’école des cadres de Rouffach et accepter une rétrogradation parfois importante. C’est le cas de « Verneuil », dont de Lattre connaît les compétences et le charisme, mais pour lequel il n’entend pas faire d’exception et auquel il propose d’intégrer le centre de Rouffach avec le grade de lieutenant. « Verneuil » avait su obtenir le respect des combattants les plus aguerris, ceux qui avaient combattu en Afrique, en Italie, en Provence et dans la vallée du Rhône. Il ne pouvait accepter de redevenir lieutenant alors qu’on parlait dans l'Yonne du régiment « Verneuil » ! Il fit ses adieux à ses hommes devant la gare d’Ilfurt et quitta le régiment sans avoir pu combattre jusqu’à la victoire finale.
Le 27e régiment d’infanterie se dirige ensuite sur le secteur de Neuf-Brisach où il est engagé au bord du Rhin, puis il remonte vers Sélestat et Strasbourg. Il franchit le Rhin vers le 17 avril 1945, puis traverse la Forêt noire. À Donaueschingen, il est durement attaqué par des unités blindées reformées sous le couvert de la Forêt noire. Il est encerclé pendant trois jours et trois nuits, parvient à se dégager puis gagne le lac de Constance et entre en Autriche au pont de Bregenz. Le 6 mai 1945, il est à Feldkirch. Deux jours plus tard, le Reich capitule.
Sources : Pour l’essentiel cet historique est emprunté à un texte manuscrit rédigé par Luc Berton à la demande de l’Office des Anciens combattants de l’Yonne et daté du 22 novembre 1999. Les sources de L. Berton sont les suivantes : Perreault, Le rôle du 3ème bataillon (groupe Bayard) de la 4ème demi-brigade du régiment des volontaires de l’Yonne. Sapin Jean, Journal de marche. Souvenirs du sergent Quatremère, des caporaux Berton et Torton, des soldats Cappe et Picard.
Sur l’ensemble des opérations des régiments FFI de l’Yonne dans la guerre, voir Delasselle Claude, Drogland Joël, Gand Frédéric, Roblin Thierry, Rolley Jean, Un département dans la guerre 1939-1945. Occupation, Collaboration et Résistance dans l'Yonne, Tirésias, 2007, chapitre 16.
Joël Drogland
Travail réalisé par une équipe de 9 personnes, corpus unique d'informations sur la Résistance icaunaise et la vie quotidienne sous l'Occupation. Ce CDRom permet d'entrer dans cette page de l'histoire et de la comprendre.
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Prix Viannay-Défense de la France 2019 |
Chaque année, la presse livre l’identité des lauréats des prix littéraires. A travers ces prix, l’on souhaite que soient honorées des plumes de talent. Un prix bien moins médiatisé a été décerné ce 12 novembre 2019. En ces lignes, permettez-moi d’affirmer qu’une plume de talent et un travail rigoureux ont été, à juste titre, mis à l’honneur.
Joël DROGLAND, vice-président de l’ARORY, est le récipiendaire de ce prix. Gratifié du prix Philippe Viannay au Palais du Luxembourg, pour son ouvrage Du maquis du Morvan au piège de la Gestapo. André Rondenay, agent de la France libre. (Editions Vendémiaire). Ce prix est destiné à récompenser un ouvrage récent portant sur la Résistance au nazisme en France ou en Europe, n’ayant pas fait l’objet d’autre récompense. Le président du jury, Jean-Pierre AZEMA, ne s’y est pas trompé quand, dans son discours de remise du prix, il a expliqué le choix du jury. Joël DROGLAND méritait cette distinction.
Nous étions quelques uns de l’ARORY à assister à cette cérémonie tout à la fois solennelle et empreinte de simplicité. La présence de Claude Rondenay, fils d’André Rondenay exécuté en 1944, a coloré d’une certaine émotion les échanges autour du buffet.
Que Joël, qui eut surprise, émotion et fierté à l’annonce du prix, n’en gardant modestement que l’émotion ce soir du 12 novembre, et ayant voulu (je le cite) ranger sa fierté à sa juste place, soit ici récompensé de nos chaleureuses et amicales félicitations. Il a de quoi être fier !
Suzel ALEXANDRE.
Le Cercle Condorcet lui consacre un article où l'on peut trouver un lien vers le discours de Fabrice Grenard analysant le livre de Joël Drogland.
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