Le second vote permet d’élire les députés de cette Assemblée constituante. Le département de l’Yonne a quatre sièges à pourvoir et le scrutin se fait à la représentation proportionnelle. Trois listes de quatre noms se proposent au suffrage des électeurs :
- La liste Socialiste et Résistante (SFIO + UDSR) comprend Gérard Vée, Germaine Vauthier, Jean Marot et Raoul Dubois. Malgré son alliance avec l’UDSR (Union démocratique et socialiste de la Résistance), formation issue de la Résistance, la liste présentée par la SFIO entre dans la compétition avec un handicap sérieux : aucune des villes les plus importantes du département n’y est représentée. Elle est issue du mouvement de résistance Libération-Nord et comprend des socialistes très anticommunistes.
- La liste du PCF et d’Union Républicaine et Résistante comprend Prosper Mocquet, Lucien Prost, Maria Valtat et Paul Verneiges. La tête de Liste, Prosper Mocquet, ancien député de la Seine, n’est pas connue dans le département. C’est le premier « parachutage » politique de l’après-guerre dans l’Yonne. Toutefois, l’effet est atténué par une intense propagande électorale, dont l’approche a été renouvelée pour toucher les milieux ruraux.
- La liste d’Action Républicaine et Sociale (ARS) sur laquelle se trouvent rassemblées les diverses familles de la droite est bien équilibrée géographiquement. Jean Moreau représente l’Auxerrois, Georges Schiever l’Avallonnais, Pierre Lorne le Sénonais et Louis Protat le Chablisien et le Tonnerrois. Le MRP (Mouvement républicain populaire) n’a pu constituer de liste. La tendance est représentée dans la liste ARS par Louis Protat. Toutes les voix du MRP ne se porteront pas sur cette liste car une partie des démocrates chrétiens se refuse à voter pour Jean Moreau, considéré comme représentant la droite vichyste.